la glisse du ski

Le fart

Etant donné qu’on ne peut pas maîtriser ces paramètres climatiques, une innovation a été apportée pour s’adapter à ces différentes conditions : le fart. Il existe ainsi différents types de fart, et différentes façons de farter selon les conditions de neige. La glisse optimale est alors obtenue avec le juste choix du fart en fonction du type de neige. Le fart est en effet un matériau hydrophobe, qu’on enduit sur la semelle, et empêche ainsi l’eau de s’étaler sous le ski, évitant l’«effet ventouse». Il est généralement constitué de paraffine, dont le rôle est d’améliorer la glisse, il peut également contenir des cires micro cristallines qui permettent de durcir le fart et ainsi de la rendre plus résistant face à l’effet abrasif des cristaux de glace, et des additifs fluorés pour le rendre plus hydrophobe. C’est en mélangeant plusieurs paraffines et différentes cires que le fabricant de farts règle la dureté du fart en fonction de celle de la neige tout en conservant un maximum les propriétés de glisse.

    Le fart a deux principaux effets :
  • il améliore la glisse en corrigeant les défauts liés à la structure de la semelle ; la semelle n’étant pas à géométrie variable, c’est le fart qui va créer l’adaptation aux diverses qualités de neige. De plus, étant hydrophobe, il améliore la qualité de la glisse sur la pellicule d’eau.
  • il protège la semelle, lui permettant ainsi de garder sa structure d’origine, structure qui, on l’a vu est très importante pour la glisse

Lorsque la neige est saturée en eau, on utilise un fart spécial pour friction sur neige mouillée. Il faut l’appliquer sans le lisser, en crayonnant la semelle avec un bâton de fart, de sorte à avoir des rugosités de 20 à 35 ?m. Lorsque la température de la neige oscille entre 0°C et –12°C, on utilise un fart pour friction dit intermédiaire. On le lisse afin d’obtenir des rugosités de 5 à 10 ?m. Les rugosités sont toujours légèrement plus profondes que le film d’eau n’est épais, de sorte que les rugosités vont emprisonner de l’air, qui va aider à chasser l’eau des rainures, et ainsi éviter que ne se forme un film d’eau ininterrompu.

Les différentes topographies de la semelle d’un ski obtenues avec un fart
Les différentes topographies de la semelle d’un ski obtenues avec un fart

Ainsi, les fabricants donnent des codes couleurs pour choisir le bon fart en fonction de la température de la neige:

  • Vert : <2°C
  • Bleu : 0° à +3°
  • Violet : -1° à 0°
  • Violet spécial : -1° à -5°C
  • Vert : -8° à -10°C

Le ski, depuis des millénaires, n’a pas cessé d’évoluer : sa composition et sa structure notamment ont subi une véritable révolution. En effet, des planches de bois de nos ancêtres, aux skis contemporains composés d’une dizaine de matériaux, de très nombreuses innovations ont été apportées, et on parvient désormais à atteindre des vitesses très élevées. On peut cependant penser qu’il existe une vitesse limite qu’on ne pourra pas dépasser, puisque, comme on l’a vu, le mouvement du skieur dépend d’une part de la résistance de l’air, or cette résistance sera toujours présente, et d’autre part d’un film d’eau présent à l’interface entre le ski et la neige, film d’eau qui a pour origine les frottements entre les skis et la neige, or, là aussi on l’a vu, ce film d’eau dépend de tant de facteurs qu’il apparaît presque impossible d’obtenir l’épaisseur parfaite. L’Homme, par différentes innovations, a néanmoins déjà pu régler différents problèmes. Ainsi, l’aventure technique du ski n’est pas finie.

PRECEDENT <==

SUITE ==>